Présentation de l'étude
Une étude encadrée par le Dr Xavier Ruault, qui a été reconnue éthiquement et publiée dans le n°61 de la revue « Sexualité » Humaines » en avril 2024.
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Des hommes ont des rapports plus longs
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Ressentent une nette amélioration
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Recommandent cette démarche
L’éjaculation précoce (EP) est le trouble sexuel masculin le plus fréquent ; un homme sur 4 en souffre. Les possibilités thérapeutiques existent, mais elles sont souvent peu connues du grand public et beaucoup d’hommes ne consultent pas forcément pour ce trouble qui entraîne une insatisfaction profonde dans les relations sexuelles et affectives. De plus, ces traitements sont souvent palliatifs (médicaments comme le dapoxetine, les crèmes anesthésiantes…, ou techniques de suppléances), et des effets indésirables existent. Des guérisons ou améliorations nettes sont souvent longues à survenir. Le massage tantrique n’a pas encore été étudié pour traiter l’éjaculation précoce.
Méthode utilisée pour la réalisation de l’étude
Il s’agit d’une étude exploratoire, prospective et comparative ; le patient étant pris pour son propre témoin. Le programme est standardisé en 4 séances de sexothérapie et de massage tantrique. Chaque séance d’une durée de 2h30, est espacée de 15 jours, a été réalisée par une même masseuse tantrique professionnelle et sexothérapeute. Après accord du patient, un questionnaire personnel, pragmatique, a été renseigné lors de la 1ère séance et après les 4 séances. Il comportait 23 questions principalement fermées, avec évaluation visuelle analogique (EVA) pour certains critères.
Critère principal (CP) : fréquence de l’EP chez les hommes ayant des relations sexuelles (RS) et ayant répondu aux 2 Q.
Méthode utilisée pour traiter l’éjaculation précoce
Chaque séance est composée de 3 temps : Un temps de parole de 30 mn à 1h suivi d’un temps de massage tantrique de 1h et enfin un autre temps de parole sur le ressenti du massage.
À la 1ère séance de massage tantrique, le patient est amené à ressentir dans la détente son corps en prenant conscience de sa respiration.
Ce massage doux et très lent permet une détente profonde. Le patient peut recevoir ce premier massage en sous-vêtements ou nu, à sa convenance. C’est un premier travail pour lui d’oser se mettre à nu, au sens propre comme figuré, devant une masseuse (une femme) habillée, sans aucun enjeu sexuel.
Au 2ème massage, le patient est nu. La masseuse réalise, entre autres, le massage du périnée. Au cours du temps de parole, des schémas sur le périnée lui sont montrés, et une explication est donnée sur les fonctions de cette zone.
Au 3ème massage, le patient est amené à ressentir son sexe, par un massage très lent, qui lui permet de sentir et de différencier l’érection, l’excitation et la détente
Le 4ème massage permet d’intégrer tout ce travail et de ressentir la détente dans la globalité de son corps.
1ère communication en mars 2019 : Efficacité d’un protocole de 4 séances de massage tantrique pour traiter l’éjaculation précoce sur 2017-2019
L’étude a débuté en janvier 2017 et s’est achevée en janvier 2019. Elle a été proposée systématiquement à 16 hommes présentant une problématique d’EP, et tous ont accepté.
10, soit 62,5%, ont complété l’étude en répondant aux deux questionnaires, certaines questions n’ont été répondues que par 8 hommes car 2 hommes n’ont pas eu de relations sexuelles après l’étude. Le deuxième questionnaire a été rempli par téléphone entre 1 et 21 mois après la dernière séance (moyenne de 12 mois).
Sur les 10 hommes ayant complété l’étude, l’âge moyen est de 43 ans (25-61). La plupart ne prenaient aucun traitement médicamenteux pour l’EP (9/10). Le problème de l’éjaculation précoce existait depuis le début de leur vie sexuelle (8/10). Après le programme de 4 massages tantriques, on note une amélioration de l’EP sur tous les critères étudiés.
Les résultats montrent une réduction importante de la fréquence de l’EP, un délai rallongé de la survenue de l’éjaculation, et une fréquence augmentée des relations sexuelles qui sont déclarées plus satisfaisantes. Le sentiment d’être concerné par ce trouble diminue chez la plupart des hommes.
Présentation de l’étude aux assises de la sexologie de Montpellier en mars 2019 :
2ème communication en septembre 2022 : Efficacité d’un protocole de 4 séances alliant la sexothérapie et le massage tantrique pour traiter l’éjaculation prématurée – Étude observatoire de 5 ans (2017 à 2021)
Poster affiché aux journées francophones de sexologie et de santé sexuelle (JF3S) du 8 au 10 septembre 2022.
L’étude a débuté en janvier 2017 et fini le 31 décembre 2021. Elle a été proposée systématiquement et consécutivement à 45 hommes présentant une EP (acceptation 100%). 30 (67%), ont suivi les 4 séances et ont répondu au Q à J75, 17 (38%) ont eu des RS pendant la durée du protocole.
Chez ces 17 hommes évaluables, l’âge moyen était de 46 ans (25-62). 82% ne prenaient aucun traitement médicamenteux pour l’EP. L’EP existait souvent depuis le début de leur vie sexuelle (71%).
On note une amélioration de l’EP sur tous les critères étudiés :
- Réduction du degré d’insatisfaction lié à l’EP (3,59 versus 7,83/10 (EVA 10 : très insatisfait)).
- Délai rallongé de la survenue de l’éjaculation (76% éjaculaient à plus de 2 mn après la pénétration versus 12% avant le protocole).
- Sentiment d’être EP en baisse (29% ne se considèrent plus EP, 35% parfois et 35% encore).
- Perception de l’amélioration de la problématique (7/10 EVA : 10 grandes améliorations), changement de la relation au corps (100%).
- Prise de conscience du corps dans sa globalité (43%), et de la zone périnéale dans l’activité sexuelle (95% versus 38%).
- Tous les hommes recommanderaient cette démarche à un ami.
3ème communication – 1ère publication en avril 2024 dans la revue « Sexualités Humaines » : Sexothérapie et massage tantrique, nouvelles perspectives thérapeutiques (de 2017 à 2023)
Sur 7 ans, 68 hommes ont consulté pour un problème d’EP, et tous ont accepté de suivre le protocole Matacar ©.
Parmi eux, 61 ont suivi les 4 séances ; ceux qui ont arrêté l’ont fait pour des raisons de disponibilité personnelle, mais aucun n’a fait part d’une non-adhésion au protocole. Cela témoigne d’une bonne faisabilité et d’une bonne acceptabilité du processus.
Parmi les 61 hommes ayant complété le protocole, trois quarts ont accepté de répondre à quelques questions un mois après la fin de leur dernière séance.
Parmi eux, deux tiers (27) ont eu des relations sexuelles pendant ce mois-là, et ont pu évaluer l’effet du traitement. Sur ces derniers, 9 sur 10 au départ ne prenaient aucun traitement médicamenteux pour l’EP. Ce trouble existait depuis le début de leur vie sexuelle dans 3/4 des cas.
Une amélioration globale a été observée après le protocole :
- Réduction du degré d’insatisfaction lié à l’EP (échelle visuelle analogique de 3,90 à la fin versus 7,93 au départ).
- Délai rallongé de la survenue de l’EP (70 % reconnaissaient une éjaculation à plus de 3 minutes après la pénétration versus 7 % avant le protocole).
- Baisse du sentiment d’être éjaculateur précoce (26 % ne se considéraient plus comme tel, 41 % parfois et 26 % encore).
Par ailleurs, tous ont fait part d’un changement de la relation à leur corps, avec une prise de conscience du corps dans sa globalité pour la moitié des cas, et quasiment tous ont reconnu l’importance de la zone périnéale dans l’activité sexuelle (99 % versus 33 % au départ).
Tous ces hommes recommanderaient cette démarche à un ami.
Publication dans la presse :
En avril 2024, la revue « Sexualités Humaines » a consacré un article complet sur le protocole Matacar © – traitement de l’éjaculation précoce.
Conclusions :
Le massage tantrique avec la sexothérapie, administré en 4 séances protocolisées sur 2 mois, montre une amélioration nette des symptômes de l’EP à J75.
Le mécanisme thérapeutique du protocole proposé semble passer par un réapprentissage de la sensibilité des zones sexuelles avec une diminution de l’excitabilité et une modification de l’image corporelle. La sphère cognitive serait shuntée pour une réorganisation sensorielle.
La sexothérapie associée au massage tantrique semble constituer un processus thérapeutique supplémentaire dans la gestion de l’EP chez les hommes. Dans ce cadre, le MT effectué suivant des règles éthiques et déontologiques strictes, pourrait trouver une place en médecine sexuelle, avec un impact physique, émotionnel et éducatif pour favoriser l’intimité et le bien-être sexuel.
Ces résultats préliminaires encourageants justifieraient des recherches plus approfondies pour consolider cette pratique en tant qu’outil thérapeutique en sexologie.